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Dans la continuité de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie de 2018, le Ségur de la santé, dont les conclusions ont été rendues en juillet 2020, a confirmé la volonté de mettre en service pour l’ensemble de la population française un numéro de prévention du suicide. Suite à un appel à projet publié le 8 décembre 2020, le CHU de Lille, fort de son expertise et de sa dynamique partenariale sur la prévention des conduites suicidaires, a été désigné comme pôle national en charge du déploiement opérationnel de ce numéro dédié. Cette première étape lance les travaux d’un numéro national qui verra le jour le 1er octobre 2021 : le 3114
Le suicide peut être lié à certaines pathologies psychiatriques, mais il est également révélateur de problématiques individuelles, sociales ou encore économiques. Dès lors que ces facteurs multiples se conjuguent, ils peuvent mener une personne vers une période de vulnérabilité et de déséquilibre psychique.Le futur numéro national de prévention du suicide (3114), tel qu’envisagé par l’équipe du Pr Pierre Thomas(1) au sein du CHU de Lille, s’appuie donc sur le déploiement d’une stratégie dite globale, en adéquation avec le vécu individuel, et dont le numéro dédié sera l’une des portes d’entrée.
Bien plus qu’un dispositif de soin, le 3114 permettra de potentialiser :
• L’action de l’ensemble des acteurs mobilisés, au sein de chaque territoire, bien au-delà du sanitaire (dispositifs d’écoute et d’aide à distance, associatif, médicosocial, social, éducatif, judiciaire, etc.) ;
• Les interventions ciblées menées à l’échelon individuel et celles menées à l’échelon collectif ;
• Les connaissances issues de champs de savoir différents (sciences biomédicales, épidémiologie, sociologie, psychologie, anthropologie, éthique et déontologie, économie de la santé, etc.).
Derrière le téléphone et le tchat, 24h/24, 7j/7, des professionnels spécifiquement formés assureront des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention.
La prévention menée par le CHU de Lille et ses partenaires s’organise d’ores et déjà de façon ciblée et synergique. Le programme VigilanS intervient, par exemple, auprès des personnes ayant déjà fait une tentative de suicide afin de prévenir la réitération du geste. Les réseaux de sentinelles se déploient en priorité auprès des étudiants. Et le programme Papageno sensibilise les médias afin de prévenir le risque de contagion suicidaire auprès d’une audience vulnérable.
(1) Chef du pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire au CHU de Lille