Au sein du projet « CHU Lille 2030, le campus hospitalier de demain », le site est en devenir après le transfert de l’activité pulmonaire à l’Institut Cœur-Poumon qui regroupe aujourd’hui l’ensemble des activités cardiologiques, vasculaires, thoraciques et pulmonaires du CHU de Lille, devenant ainsi le plus grand établissement public de ces spécialités en Europe.
Hôpital Albert Calmette
A l’origine…
Au XIXe siècle, le manque d’hygiène et les conditions de vie dans des habitats insalubres facilitent la propagation de la tuberculose, appelée aussi peste blanche, qui touche principalement la classe ouvrière confrontée à la promiscuité et à la malnutrition. Le seul moyen de l’endiguer est alors d’isoler les porteurs du virus. Dans le cadre des politiques engagées pour lutter contre l’épidémie, des sanatoriums [sanatorius : propre à guérir] se développent sur l’ensemble du territoire français pour permettre aux patients de bénéficier de cures d’air, de lumière et d’une alimentation saine, loin de la pollution des villes.
Suite à la promulgation de la loi Honnorat qui impose la création d’un sanatorium par département, les professeurs Oscar Lambret et Jules Leclercq présentent un projet en périphérie de Lille. Sa construction par l’architecte Ferdinand Deregnaucourt est entérinée par la commission de l’Institut Pasteur de Paris placée sous la présidence d’Albert Calmette, médecin à l’origine de la création du vaccin BCG (Bacille-Calmette-Guérin, 1921). Sous l’impulsion du Professeur Oscar Lambret et du député-maire Roger Salengro, ce centre de traitement est rattaché au projet de la Cité Hospitalière Universitaire de Lille en 1930. Erigé entre 1932 et 1936, inauguré en 1937, l’Hôpital Calmette est ainsi le doyen des établissements du CHU de Lille.
Le site
Le bâtiment principal d’une longueur de 242 mètres est implanté au milieu des champs, sur une parcelle de 9 hectares d’espaces verts dont une sapinière et une roseraie à l’arrière.
Construit en béton armé, paré de briques jaunes propres au style art déco des années 30, sa symétrie, ses formes superposées, sa géométrie rectiligne lui confèrent une architecture futuriste pour l’époque à l’image de la Villa Cavrois à Croix, classée monument historique en 1990.
L’orientation plein sud permet aux quelque 450 patients de profiter pleinement des bienfaits du soleil, des animations culturelles et de la piscine qui participent à leur rétablissement. Avec le recul de la tuberculose, l’Hôpital Calmette s’est transformé, regroupant les services de pneumologie, exploration fonctionnelle respiratoire, réanimation respiratoire, chirurgie thoracique et de gestion des risques infectieux.
Il a également accueilli le services et l’équipe mobile de soins palliatifs, la Coordination hospitalière pour le don d’organes et de tissus, le service d’andrologie et le laboratoire de spermiologie. Lors de la pandémie en mars 2020, l’Hôpital Roger Salengro a été transformé en 48h en un hôpital « covid », assurant une prise en charge optimale des patients.
Aujourd’hui
En entrant, la cour d’honneur présentent des arbres remarquables, le buste d’Albert Calmette de l’artiste Sylviane Léger, un petit bunker témoin de la période d’occupation de l’hôpital durant la Seconde guerre mondiale, ses deux pavillons dont l’ancienne maison de fonction du concierge (aujourd’hui Maison Des Usagers), et enfin la maison du bureau des renseignements qui aujourd’hui accueille Tempoforme, lieu dédié au bien vieillir et au repérage des fragilités.