L’Hôpital Claude Huriez regroupe les services spécialisés en urologie, néphrologie, maladies de l’appareil digestif, ORL, dermatologie, hématologie et endocrinologie. L’hôpital se compose aussi des services de transplantation d’organes, de chirurgie générale et de réanimation chirurgicale, des urgences ophtalmologiques et du pôle recherche de la Faculté de médecine.
Hôpital Claude Huriez
A l’origine…
Après la Première guerre mondiale, la ville de Lille doit se reconstruire et répondre à un défi sanitaire majeur. Sous l’impulsion du maire Roger Salengro, du recteur de l’Académie de Lille Albert Chatelet et du vice-président de la commission des Hospices Civils de Lille Oscar Lambret, l’architecte Paul Nelson présente l’idée d’un centre hospitalier universitaire qui regrouperait sur un même site les activités de soin, de formation et de recherche, s’inspirant de récentes expérimentations aux Etats-Unis, son pays d’origine.
Le projet, jugé trop radical, fait alors l’objet d’un concours remporté par Jean Walter qui vient de terminer l’Hôpital Beaujon à Clichy avec Urbain Cassan et Louis Madeline. Dans le même esprit d’hôpital-bloc, l’architecte conçoit un programme avant-gardiste, fonctionnel et visionnaire, en totale rupture avec l’architecture pavillonnaire du XIXe siècle : jusqu’alors répartis dans des bâtiments distincts et horizontaux, les services sont intégrés au sein d’un même établissement vertical, building de neuf étages, repère dans le ciel lillois tout comme le beffroi de Lille édifié à la même époque.
Le site
La construction en structure poteaux poutres et les fondations en béton armé est une véritable prouesse pour l’époque.
Elle est composée de deux étoiles à cinq branches organisées autour d’une rotonde facilitant l’accueil et la surveillance des dortoirs d’hospitalisation (1700 lits), reliées par une partie centrale partagée entre accueil administratif et blocs opératoires. La façade en briques rouges disposées en losanges harmonise l’ensemble.
Ralenti en 1936 à causes des grèves puis stoppé durant la seconde guerre mondiale, le chantier de la Cité Hospitalière reprend en 1949 après un avis favorable de la Commission d’achèvement dont le secrétaire général est le professeur Claude Huriez.
Le bloc Est et la Faculté de médecine et de pharmacie sont inaugurés en octobre 1953 mais les travaux se poursuivent jusqu’en 1958 avec l’achèvement du bloc Ouest. La Cité Hospitalière sera renommée Claude Huriez en 1984.
Son humanisation
Face à l’évolution des techniques médicales et des prises en charge, la modernisation de l’hôpital Huriez, réalisée en site occupé, s’engage en 1995 pour se terminer en 2010.
Elle consiste principalement en la création d’un nouveau bloc médicotechnique sur six niveaux (1999), d’une galerie médicalisée en verre reliant les deux tours étoiles (suppression des rotondes), de l’épaississement des ailes d’hospitalisation (1997) qui va transformer les salles communes en chambres individuelles, divisant par deux la capacité du nombre de lits et répondant aux nouvelles normes ambulatoires. Les trois étages supérieurs sont réservés aux locaux techniques. La touche finale porte sur la requalification de la cour d’honneur par l’artiste japonais Katsuhito Nishikawa.
Cette modernisation va de pair avec l’urbanisation du sud du campus avec les constructions du Pôle Formation de la Faculté de médecine en 1996, de l’Hôpital Jeanne de Flandre en 1997, du développement du parc Eurasanté réunissant des entreprises de pointe, et de l’ouest avec les réalisations de l’Unité d’Hospitalisation Sécurisée Interrégionale en 2004, du Centre de biologie-pathologie en 2006…
L’Hôpital Claude Huriez est reconnu Patrimoine remarquable du XXe et accueille dans le hall principal une « Médiathèque de la Cité » ouverte à tous.